Un homme se rappelle du vote au Québec par rapport au problème linguistique. ΑΝ.: Impression…Ça m’a fait une grande impression, c’est arrivé au moment où deux référendums concernant la séparation du Québec devraient avoir lieu. Je me rappelle, j’avais eu très peur. Je ne voulais pas…Si le Québec se séparait, j’étais prêt à partir pour l’Ontario, j’avais même déjà transféré mon argent à Ottawa. ΕΡ.: Pourquoi as-tu eu peur? ΑΝ.: J’ai eu peur. Je ne voulais pas rester ici, à cause du ‘contrecoup’ des Canadiens-Français qui disaient si nous nous séparons, nous allons vous brûler les maisons, et cetera, puisque nous savions que nous n’allions jamais voter pour la séparation. À Parc-Extension, personne n’a voté pour le ‘Oui’. Nous avions tous voté ‘Non’. Et nous avions peur qu’il y ait du contrecoup de la part des Canadiens-Français. Cette chose m’a fait impression, grande et mauvaise, et pour cela nous nous appelions l’un l’autre et nous disions qu’arrivera-t-il si le ‘Oui’ vaincra, et en effet, le deuxième référendum était très proche. C’était ça. J’ai dit : « Arrête! ». À l’intérieur je me suis dit : « Arrête! ». Ils ont un beau pays ici et ils veulent le séparer. Je ne pouvais pas comprendre avec mon cerveau à moi, mais le problème était nationaliste, et les Français, bien sûr, pensent… Non, effectivement ils se sentent différents des Anglais. C’est vrai. Je comprends, mais de séparer un pays entier en deux, je ne le considère pas raisonnable. Mais pour moi c’était difficile. Je ne le comprenais pas, je ne pouvais pas trouver de raisonnement, et pour cette raison je me suis assuré que si quelque chose arrivait, je prendrais ma femme et mes enfants et nous partirions, nous irions à Ontario, et c’est pour ça que j’ai transféré mon argent. Seule la maison resterait ici. ΕΡ.: Et les français ont dit qu’ils brûleraient les maisons de tous ceux qui n’ont pas dit… ΑΝ.: Il y avait…il y avait la peur qu’il y aurait du contrecoup. ΕΡ.: Oui, oui. ΑΝ.: Nous entendions qui si le ‘Oui’ vainquait, nous allons vous brûler les maisons. Vous allez tous partir. ΕΡ.: Les immigrants, les Anglais? ΑΝ.: Surtout aux Grecs et aux Juifs, puisqu’ils savaient qu’eux allaient voter pour le ‘Non’. Les Portugais non. Les Portugais ont voté ‘Oui’. Puisque, vous savez, les Français avec les Portugais ont une amitié. Nous, par contre, nous sommes plus attachés à la population Anglaise, et pour cette raison nous savions que nous serons des cibles, et nous avions très peur.