Source: Image de Mouratidis, M. K. 2016. Ce que le temps n’a pas effacé... Toronto: Toronto : Communauté grecque de Toronto, p. 551.
«Mais qu’est-ce qu’elles disent?» Attitudes envers le mélange des langues
Le mélange anglais-grec entre les immigrants de première génération au Canada est caractérisée comme étrange et difficile à comprendre. Une phrase anglicisée typique serait: «Ce soir il y a des belowzeria» (ce soir la température tombe en-dessous de zéro).
RES.: Utilisez-vous parfois des mots anglais? AN.: Très rarement, très, très rarement. Quand je suis arrivé, je me rappelle que ma belle-mère parlait de façon très désordonnée, elle mélangeait le grec avec beaucoup de mots anglais, et dès le début je n’aimais pas ça. En d’autres termes, je n’aime pas le mélange des langues. C’est la pire chose, parler en grec mais rajouter des anglicismes. Tu parles une langue, ou bien l’autre. Ce mélange, je ne l’aime pas. Alors j’essaye de ne pas utiliser des mots anglais. Ce n’était pas seulement ma belle-mère, mais toutes les femmes de sa génération parlaient le grec de cette façon. Parlaient-t-elles le grec, ou l’anglais? Je ne sais pas. Je vais dire une phrase que les femmes grecques de cette époque disaient: «Allons [na crossarume]le [street], maintenant que le [light]est [green]». (Allons traverser la rue, maintenant que le feu est vert.) RES.: J’ai compris, oui. AN.: Ou «Ce soir, il va y avoir des belowzeria », la température tombera «below», «nous allons avoir de belowzeria ». Je les écoutais et je me disais : «Mais qu’est-ce qu’elles disent? ». Elles avaient appris à parler de cette manière. Ce n’est pas…ce n’est pas mauvais en tout cas, mais…ok. Une chance que les choses ont changé.