br> Δ.Μ.: C’est comme ça qu’on a grandi et on savait depuis un jeune âge que nous étions une minorité. Nous ne sommes jamais identifiés à la majorité de Constantinople. Et c’est probablement notre… notre malédiction ici aussi. Ce que moi, moi et ma femme ne disons jamais, ce n’est pas seulement les Constantinopolitains et je ne peux pas parler des autres, car les autres Constantinopolitains pensent différemment. Et ici, je ne vais jamais me présenter comme canadien. Peu importe ce que je fais, je suis grec. C’est comme ça que j’ai grandi et pas avec l’importance nationale. Grec ! C’est ce que je suis ! Ce que mon passé est. Là… là d’où je viens. Je viens de là, je suis de cette nation, disons. « […] appartenance », comme on dit. EΡ.: Parce que vous avez dit que vous vous êtes aussi senti comme une minorité là-bas et ici aussi… Δ.Μ.: Ici, je ne me sens pas comme un membre parmi les gens ordinaires, dans le… Je ne le suis pas. D’abord, je n’ai pas d’accent et en anglais je n’ai pas… beaucoup… je pense que je parle bien. Je n’ai pas de problème, je passe des examens et tout. Mais j’ai un accent, car ils me disent tous « S’il vous plaît, votre accent. D’où venez-vous ? ». Ça ne me dérange pas, d’accord. Bien sûr. Et je raconte mon histoire, et donc je ne fais pas partie de… Les enfants qui sont nés ici peuvent peut-être se sentir, et devraient se sentir, mais je suis né à Constantinople et là est la différence entre les enfants de Grecs qui sont nés ici. Ils se sentent Canadiens. Nous, dans la ville, nous ne sommes jamais sentis Turcs. C‘est-à-dire, tu devrais aller te nettoyer la bouche si tu disais quelque chose dans ce genre. « Quoi ? Toi un turc ? Mauvais garçon ! » C’était comme ça… Donc, ici on se sent, on n’est pas, c’est pour ça qu’on dit toujours que notre pays est la Grèce. On n’y ira peut-être pas du tout.