«Imagine moi mourir plongeur ? »

Un homme décrit son progrès professionnel de plongeur à propriétaire de restaurant.
ΑΝ.: Au début je faisais la vaisselle et honnêtement, je paniquais. Dans ma tête… il y avait la pensée : « Imagine moi mourir plongeur ! » (Rires). Donc, j’essayais d’apprendre le job, au moins pour devenir chef et dans mon temps libre, toujours, quand on avait pas… de vaisselle à laver, j’allais toujours à côté du chef pour apprendre le métier. Enfin, après trois mois je suis parti et je suis devenu chef. Je travaillais quelque part. Dans un… Un grand restaurant à Montréal donnait des opportunités aux nouveaux chefs. Ils te mettaient à un certain poste, c’est-à-dire qu’une semaine tu faisais les salades, l’autre tu faisais quelque chose d’autre et je suis enfin devenu chef. Après un an, j’ai eu de la chance, j’ai rencontré un homme qui travaillait avec moi et m’a proposé de… d’ouvrir un business ensemble. Un restaurant. Oh… Je lui ai bien sûr dit que… j’étais au Canada seulement pour un an, que je n’avais pas beaucoup d’argent, mais il m’a dit que ce n’était pas un problème. Qu’il allait me prêter de l’argent, qu’on allait s’associer, parce qu’il n’avait pas de proches non plus au Canada, il m’aimait bien parce que j’étais appliqué…eh…un bon garçon, pour toujours un enfant. Et en effet, on a acheté un restaurant, qui a très, très bien marché.
ΕΡ.: C’était où?
ΑΝ.: On a gagné beaucoup d’argent. C’était sur Drummond et Maisonneuve, à Montréal.
ΕΡ.: Ah.
ΑΝ.: Dans le centre-ville, à Montréal. Drummond et Maisonneuve. Ce restaurant, je l’ai gardé jusqu’en… ’77. En ’77 je l’ai vendu et j’ai ouvert un autre restaurant, à Laval. Dans l’ensemble, toute ma… toute ma vie c’est des restaurants et des bars.
ΕΡ.: Mhm…
ΑΝ.: Il n’y a pas longtemps j’avais un… un grand restaurant, un bar et une salle de réception. Mais je les ai vendu maintenant, j’ai 71 ans et il temps de se reposer.