Une femme raconte comment des femmes se mariaient avec des immigrés, et
qu’elles finissaient elles aussi par immigrer au Canada.
ΑΝ.: J’ai rencontré mon mari par mariage arrangé (proxenio).
Vous savez ce que « mariage arrangé » signifie? EΡ.:
Oui, bien sûr. ΑΝ.: Et je l’ai rencontré…
Le mariage arrangé s’est probablement décidé en début d’août 1973. On s’est
fiancés le 15 août, on s’est donc fiancés en quinze jours. Le 15 septembre
on s’est mariés. Et le 20 septembre j’étais au Canada. Si vite. Tout s’est
passé en un mois et demi. L’arrangement, les fiançailles, le mariage, le
voyage au Canada. C’est drôle. EΡ.: Oui, mais c’est
comme ça que ça se passe. ΑΝ.: C’est drôle… enfin
plus incroyable, puisque de nos jours ces choses n’arrivent plus. EΡ.: Eh, oui, oui, oui. ΑΝ.:
Elles n’arrivent pas. Mais à l’époque... EΡ.: À
l’époque, oui. ΑΝ.: À mon âge, dans ma génération,
oui. Il y avait tellement de jeunes filles qui quittaient la Grèce de
cette manière. Tellement. Et très rapidement. Je me souviens que quand
je suis partie, on passait même par les docteurs. Les choses étaient
différentes, on devait aller chez le docteur et celui-ci déterminait si
l’on était assez en bonne santé pour quitter le pays. Je me souviens dans
les bureaux où l’on allait combien de filles me disaient « On va en
Australie », d’autres « Je vais aux États-Unis ». D’autres allaient au
Canada, comme moi et elles étaient toutes avec leur maris qui étaient
venus jusqu’ici, qui s’étaient bien adaptés aussi, et qui repartaient,
mariés, au Canada. EΡ.: Oui. Bien!