Arrival in Toronto.
Source: GCHP Clara Thomas Archives Photographs
« Bienvenue dans votre nouvelle patrie »
Un homme décrit ses premières impressions et les difficultés qu’il a affrontées quand il est arrivé au port d’Halifax. Γ.Χ.: Pouvez-vous imaginer un bateau contenant presque 3000 immigrants de trois pays différents ? Ne connaissant pas la langue. On a débarqué là-bas et on a attendu… que la douane vienne et vérifie tout. Parce qu’après ça, on a dû embarquer dans le train pour venir à Montréal. Je dois… vous dire quelque chose d’important, à la période où nous sommes arrivés, l’organisation que le Canada a aujourd’hui en tant que pays n’existait pas, pour accueillir les immigrants, les réfugiés ou… les réfugiés politiques ou n’importe qui d’autre. À l’époque… si tu avais de l’argent, quand on a débarqué du bateau… sur le bateau tout était inclus dans le… ticket. Quand on sortait, si tu avais de l’argent, tu mangeais. Sinon, tu ne mangeais pas. L’argent n’étais pas le seul obstacle. La langue était un gros obstacle. Et là-bas il n’y avait même pas… même pas de gens disponibles pour traduire. De là où nous sommes assis, je vois cette salle énorme où nous étions allés et je vois de loin, il y avait une pancarte qui disait en grec: « Bienvenue… », « Bienvenue dans votre nouvelle patrie ».
Un homme décrit ses premières impressions et les difficultés qu’il a rencontrées quand il est arrivé au port d’Halifax. Γ.Χ.: Quand on a déb… débarqué ici à… à… à Montréal, quand on est arrivé ici par train… J’ai omis de vous dire quelque chose d’autre qui m’a grandement marqué et je ne… je ne l’ai jamais accepté, car j’avais considéré ça insultant. C’est que lorsqu’on a débarqué à Halifax, on débarquait du bateau un à un, on passait devant quelqu’un de… de l’immigration, de l’immigration canadienne et on devait montrer nos passeports et ils nous mettaient une carte sur nous… là-bas ils mettaient une carte sur nous avec notre nom et l’adresse où on se rendait. Et moi-même, dès qu’ils mirent la carte sur moi, je la coupa, car je ne l’aimais pas. Je trouvais qu’ils nous prenaient pour de la marchandise ou pour.. pour quelque chose d’autre. Vous savez ? Et honnêtement je devrais vous le dire, vous savez à quoi ils m’ont fait pensé ? Dans les westerns qu’on regardait à l’époque, ils prenaient les bœufs, faisaient chauffer un fer et mettaient quelque chose dans leur oreille pour… Quelque chose… quelque chose du genre… Je n’aimais pas du tout ça et un employé n’a pas aimé… ce que j’ai fait, que j’avais coupé la carte et il a appelé et fait venir un officier du… du bateau qui parlait anglais et lui a dit que si je ne remettais pas la carte, il n’allait pas me laisser passer. Qu’il allait me renvoyer. Vous comprenez ? Donc c’était vraiment une mauvaise, très mauvaise expérience pour moi. Et à chaque opportunité que je trouvais, quand on est partis de là-bas, j’enlevais la carte. Je la remettais seulement quand je voyais quelqu’un avec un uniforme. Jusqu’à ce qu’on arrive.