« Tu essayais toujours d’épouser un grec »

Une femme décrit comment elle a rencontré son mari à Montréal et raconte qu’à l’époque c’était important d’épouser un grec.
ΕΡ.: Et votre mari, comment l’avez-vous rencontré ?
Π.Α.: (Rires) Mon mari et moi on s’est rencontré à… à la maison de notre témoin. Mon mari et mon témoin, ont fait connaissance sur le bateau sur lequel… ils venaient aah… au Canada. Donc, et ils se sont dit que peu importe celui qui se marierai en premier, ils seraient… témoins. Donc… et j’ai rencontré mon mari chez mon témoin. En fait…. La sœur de mon témoin et ma sœur. Ma sœur était coiffeuse… et on allait chez mon témoin… pour… coiffer sa… sa sœur.
ΕΡ.: Je comprends.
Π.Α.: Et donc j’ai rencontré mon mari là-bas.
ΕΡ.: Aah! Je comprends.
Π.Α.: Ouais.
ΕΡ.: Et vous vous êtes rencontrés en Grèce, c’est ça?
Π.Α.: Ici.
ΕΡ.: Ah, vous vous êtes rencontrés ici.
Π.Α.: Ici, ici.
ΕΡ.: Et…
Π.Α.: J’avais dix-sept ans.
ΕΡ.: (Rires) Et votre mari était venu de Grèce…
Π.Α.: Oui, oui.
ΕΡ.: Il était également immigrant ?
Π.Α.: Oui, oui. Mon mari est venu en ’63. Et je suis venue en ’65.
ΕΡ.: Et, ceci-dit, cela vous a-t-il apporté de la joie que… que vous ayez épousé quelqu’un… quelqu’un qui était un grec de Grèce ?
Π.Α.: Bien sûr. Bien sûr. Et à l’époque ce n’était pas… ce n’était pas… tant… la folie… de l’étranger, vous savez, d’épouser un étranger. Toujours… on essayait d’épouser un grec. Ce n’est pas comme aujourd’hui, les choses sont différentes. Les enfants ont grandi, ils sont nés ici. Ils ont grandi ici. Ils ne sont pas comme nous, je pense. On ne parlait pas la langue… pour avoir quelqu’un… d’ici. Vous voyez. Et on préférait toujours de… de prendre un grec. Mais je pense que c’est aussi… quand on tombe amoureux de quelqu’un. Vous comprenez ?
ΕΡ.: Oui, oui.
Π.Α.: On ne… on ne vérifie pas si c’est un étranger ou un grec. Oui.
ΕΡ.: Et vous, où vous êtes-vous mariée? À quelle église ?
Π.Α.: À… à Sainte Mary.